La sensibilité ISO est un des 3 éléments essentiels et nécessaires pour bien maîtriser l'exposition de vos photographies.

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Comment bien comprendre et utiliser la sensibilité ISO !

Qu’est-ce que la sensibilité ISO ?

L’ISO est l’échelle de mesure de la sensibilité à la lumière d’un capteur d’image ou d’une pellicule photo, elle provient de l’International Organization for Standardization, en français : l’Organisation internationale de normalisation qui en a publié les règles. Pour plus d’informations, voici le lien vers Wikipedia

Autrefois, les pellicules photo avaient une sensibilité exprimée en ASA (American Standard Association) avec son équivalent européen allemand DIN.

La sensibilité ISO est un des 3 éléments essentiels et nécessaires pour bien maîtriser l’exposition de vos photographies.

L’appareil photo possède un capteur de lumière, ce dernier possède un système qui lui permet de gérer sa sensibilité à la lumière.

La sensibilité à la lumière

Il possède une sensibilité de base qui va de 50 à 100 ISO environ selon les appareils photo.

Comme nous ne prenons pas des photos dans de bonnes conditions de lumière en permanence, le capteur est équipé d’un système d’amplification de sa sensibilité à la lumière.

Ce système d’amplification, tel un amplificateur de chaîne hi-fi va augmenter artificiellement le signal émis par la lumière ce qui permettra au boitier photo de proposer des images bien exposées même avec une quantité de lumière insuffisante.

Et comme sur un ampli de chaîne hi-fi, si je monte le son trop fort, il y aura de la saturation et une détérioration de la qualité du son. Sur l’appareil photo il en sera de même, si je monte la sensibilité ISO au maximum, je serai confronté à une dégradation de la qualité de l’image avec l’apparition de ce que l’on appelle le bruit numérique.

Idéalement, la sensibilité doit être la plus basse possible en fonction des conditions de lumière pour assurer une qualité optimale à nos photos.

Une fois que les réglages de la vitesse et du diaphragme seront réglés au maximum de leurs possibilités, on pourra avoir recours à la sensibilité ISO pour obtenir une bonne exposition.

Comment utiliser la sensibilité

La sensibilité ISO se mesure sur une échelle assez simple à comprendre. La sensibilité affichée sur l’échelle de votre appareil photo débutera en général, sur la plupart des appareils photo, à 100 ISO.

Sur les appareils photo de gamme supérieure, la sensibilité commencera à 50 ISO.

Avec une sensibilité de 400 ISO, votre appareil photo aura besoin de 2 fois moins de lumière que s’il avait un réglage à 200 ISO, et si vous avez un réglage à 50 ISO, il vous faudra 2 fois plus de lumière que si vous étiez à 100 ISO.

La sensibilité ISO est un des 3 éléments essentiels et nécessaires pour bien maîtriser l'exposition de vos photographies.
Vous voyiez l’effet de l’augmentation de la sensibilité ISO sur cette série d’image en mode priorité diaphragme. Plus on augmente la sensibilité et plus l’image s’éclaircie.

À chaque fois que l’on bouge d’un cran, on double ou on divise par 2 la sensibilité ISO de votre boîtier photo.

Par exemple, si je vais faire une photo à l’ombre sous un arbre, il me faudra une ISO plus importante que si je la faisais en plein soleil.

Quand j’utilise des accessoires comme un filtre par exemple, je peux être amené à utiliser la sensibilité pour corriger l’exposition. Par exemple, si j’utilise un filtre polarisant sur mon objectif, je perds entre un et deux Stop ou EV/IL. Si mon filtre m’assombrit l’image d’un Stop, avec une sensibilité à 100 ISO, il faudra passer à 200 ISO pour compenser et retrouver une exposition correcte.

Si on utilise un filtre ND sur notre objectif photo, on n’aura pas ce genre de problème, car avec un filtre ND, on prévoit de faire de la pose longue donc notre APN sera sur un trépied photo. On compensera donc uniquement avec la durée de la pose et non en touchant à la sensibilité.

Comment et pourquoi modifier la sensibilité ISO

Maintenant que vous connaissez les bases et sa dans la photo, on va pouvoir aller plus loin.

Il existe plusieurs solutions pour modifier la sensibilité en fonction de nos besoins.

Vous pouvez utiliser le réglage automatique des ISO, on appelle ça ISO auto. C’est-à-dire que vous allez pouvoir agir sur tous les autres réglages comme la vitesse ou le diaphragme et que la sensibilité ISO se réglera automatiquement en fonction des paramètres que vous aurez choisis et des conditions de lumière.

Vous pouvez choisir le mode ISO automatique avec le mode de prise de vue Manuel c’est-à-dire, vous réglez le temps de pose et l’ouverture comme vous le souhaitez et l’appareil fixera automatiquement une sensibilité adaptée pour que vous ayez une exposition correcte en mode manuel.

ISO automatique

Ce sera aussi possible d’utiliser la sensibilité auto avec les autres modes semi-automatiques comme le mode priorité vitesse (TV, S) ou le mode priorité diaphragme (AV, A).

Vous choisirez une vitesse adaptée au dynamisme de votre sujet en mode priorité vitesse et le boîtier fixera automatiquement la bonne sensibilité pour que l’exposition soit correcte.

En mode priorité diaphragme, vous choisirez une ouverture adaptée en fonction de vos souhaits de profondeur de champ et l’automatisme de votre appareil photo définira une sensibilité suffisante pour la bonne exposition de votre photo.

Si vous utilisez le mode programme, vous pourrez également utiliser la sensibilité auto, il vous suffira de tourner la molette de votre boitier pour sélectionner la bonne vitesse ou le bon diaphragme et la sensibilité se modifiera automatiquement pour avoir une exposition adaptée à la luminosité de la scène.

Pour trouver comment actionner la sensibilité automatique sur votre appareil, vous devez avoir un bouton ou une action à faire dans le menu les fonctions de votre appareil photo. Pour connaître la bonne procédure, regardez dans la notice de votre appareil.

Attention, l’inconvénient de ce réglage automatique et qu’il a la fâcheuse tendance à mettre une sensibilité souvent excessive donc, il faudra user de ce réglage avec parcimonie.

Vous pourrez surtout utiliser la sensibilité de façon manuelle, c’est la plus indiquée.

Inconvénients de la sensibilité ISO

Il faudra toujours veiller à avoir l’ISO la plus faible possible pour vous garantir une qualité optimale de vos photos.

En effet, si votre sensibilité est très élevée vous aurez une dégradation plus ou moins sensible de la qualité de votre photo. Donc attention à l’ISO élevé.

Quand la sensibilité est trop élevée, on voit apparaître du bruit numérique.

De quoi est fait le bruit photo ?

Il y a 2 phénomènes dans le bruit, le premier et le plus visible c’est le grain.

Le bruit de luminance

On appellera ça le bruit de luminance et ce phénomène réduira la netteté de vos photos.

Ce grain pourra faire penser à celui présent sur les photos faites avec une pellicule argentique de grande sensibilité (800 ASA/ISO).

Pour les films, plus la taille du grain d’argent était importante et plus il était sensible à la lumière, ce qui explique pourquoi on avait du grain sur les tirages avec des pellicules plus sensibles.

Le bruit de Chrominance

Le 2e phénomène se manifeste avec l’apparition de taches de couleur. On verra apparaître des taches vertes ou rouges de façon aléatoire dans les zones bruitées. On l’appellera le bruit de chrominance.

Si votre APN possède un capteur avec des petits photosites par exemple, sur un boîtier qui a un petit capteur, mais avec beaucoup de pixels comme sur un smartphone par exemple ou un APN compact et bien vous aurez une venue plus rapide du bruit avec ce type de capteur.

Alors que si vous avez un reflex ou un APN hybride qui possède un grand capteur comme un plein format et une quantité de pixels de 24 millions par exemple et bien, vous aurez des photosites de grande taille et donc une montée en bruit, moins rapide, plus tardive ce qui vous permettra de faire des photos de meilleure qualité et cela, même dans des conditions de lumière difficiles.

La survenue du bruit dépendra de la qualité et des performances du capteur de votre appareil ainsi que de sa fabrication.

La sensibilité ISO est un des 3 éléments essentiels et nécessaires pour bien maîtriser l'exposition de vos photographies.
Vous voyiez la différence, la montée de bruit n’est pas la même qu’avec une photo en plein jour.

Avantages de l’ISO

Autrefois, pour modifier la sensibilité de nos photos ou de notre appareil, on devait changer la pellicule argentique à l’intérieur de notre boîtier.

On devait faire toute une bobine de film à une sensibilité donnée, on ne pouvait pas changer sans risquer de perdre 2 ou 3 photos au passage.

Aujourd’hui grâce à la technologie des capteurs numériques, on peut passer d’une faible sensibilité à une forte sensibilité en quelques tours de molette. On peut ainsi faire des photos en intérieur, dans une ambiance plus sombre en augmentant la sensibilité et sortir dehors, dans une ambiance plus lumineuse et réduire la sensibilité pour s’adapter immédiatement aux conditions de lumière.

Il existe des logiciels très perfectionnés qui permettent de réduire de façon parfois très conséquente les dégradations d’une forte sensibilité. Vous pouvez traiter le bruit numérique en partant d’un fichier Raw, mais vous pouvez aussi bien traiter également un fichier JPEG, cela fonctionne aussi très bien.

Aujourd’hui, la technologie des boîtiers numériques professionnels permet de réaliser des photographies d’excellente qualité même à une sensibilité ISO maximale de 12800 ISO, à condition bien sûr d’avoir le soutien d’un logiciel adapté et performant comme Topaz DENOISE par exemple.

Quelle sensibilité ISO choisir en fonction de la lumière

Voici quelques possibilités de réglages pour vous donner une d’idée de la sensibilité à utiliser en fonction des conditions de lumière.

Réglage à 100 ISO

Pour les jours de beau temps, de grand soleil, vous favoriserez une sensibilité à son minimum. Ceci vous permettra de faire des photographies avec un maximum de qualité car la sensibilité n’apportera aucune dégradation de l’image.

Réglage à 200 ISO

Pour les jours de beau temps, mais avec parfois un ciel voilé ou des nuages. Là aussi, à une sensibilité assez basse, vous garderez une photographie avec une qualité à son maximum.

Réglage à 400 ISO

Pour les jours de ciel couvert où pour faire des photos dans des zones à l’ombre. Avec un appareil récent, vous n’aurez pas d’incidence à cette sensibilité sur la qualité de vos photos. Sur un boitier photo ancien ou d’entrée de gamme, vous verrez apparaitre les premiers symptômes du bruit sur l’image mais dans une quantité gérable.

Réglage à 800 ISO

Pour des photographies en intérieur par beau temps. On a une dégradation de la qualité de l’image mais c’est rectifiable avec une solution logicielle, surtout si on utilise le format RAW.

Réglage à 1600 ISO

Pour des photographies en intérieur par mauvais temps ou en extérieur en début de soirée. On a une dégradation de la qualité de l’image mais c’est rectifiable avec une solution logicielle, surtout si on utilise le format RAW.

Réglage à 3200 ISO

Pour des photos en début de nuit en extérieur. Là vont apparaitre des dégradations dans les parties sombres qui seront difficilement rattrapable, la qualité sera de l’image risque d’être sérieusement entamée.

Réglage à 6400 ISO

Pour des photos en intérieur le soir. À ce seuil, on peut trouver nos photos d’une qualité inexploitable en fonction de la qualité de notre appareil et/ou de notre tolérance au bruit photo.

Réglage à 12800 ISO

Pour faire des photos de nuit tout en essayant de capter quelques détails à condition qu’il y a un minimum de lumière. Avec certains appareils haut de gamme, professionnels, on peut parvenir à faire des photos à cette sensibilité avec une qualité exploitable, à la condition d’utiliser le format RAW et de s’aider d’un logiciel efficace qui traitera le bruit photo comme DXO Photolab ou Topaz Denoise.

 

Incidence du matériel sur la sensibilité

ON commence par l’objectif

L’objectif de votre appareil peut avoir une incidence sur la sensibilité en fonction de sa qualité de fabrication et surtout en fonction de sa « luminosité », c’est-à-dire sa capacité d’ouverture de diaphragme.

Si vous avez une scène sombre à photographier par exemple, si vous pouvez ouvrir votre diaphragme à F/1,4 à la place de F/2,8, vous gagnez 2 stops de luminosité, ce qui n’est pas négligeable, par exemple ça vous fait descendre de 6400 ISO à 3200 ISO, en termes de qualité, c’est important.

Alors que si votre objectif n’ouvrait qu’à F/3,5 par exemple, vous perdiez de la luminosité en plus et vous deviez augmenter la sensibilité pour compenser, depuis F/1,4, c’est 2 stops et 2/3.

L’inconvénient que l’on peut mettre en face de la grande ouverture d’un diaphragme, c’est les difficultés de profondeur de champ. à F/1,4, surtout si on a un capteur plein format, la zone de netteté sera très faible et il faut faire attention, surtout si on utilise une focale un peu longue.

En résumé, au sujet de la profondeur de champ, plus le capteur d’image est grand et plus on sera soumis aux problèmes de profondeur de champ.

C’est pas pour rien que sur un compact ou un smartphone, tout est net tout le temps en dehors bien sûr des traitements logiciels qui font de la fausse profondeur de champ pour le portrait.

La focale de l’objectif

La focale de l’objectif a une incidence importante sur la profondeur de champ, plus elle est longue, un téléobjectif par exemple et plus la zone de netteté sera faible.

La distance avec le sujet a aussi de l’impacte sur la profondeur, plus on sera près de notre sujet et plus la profondeur sera réduite, c’est le cas en macro, la profondeur de champ est toujours très faible, car on est très proche du sujet.

Vous retrouverez plusieurs articles similaires sur le site traitant dans le détail la profondeur de champ et l’hyperfocale.

La focale de l’objectif peut jouer un rôle négatif sur la sensibilité. Plus vous avez un objectif de longue focale et moins il sera « lumineux » c’est-à-dire qu’il sera gourmand en lumière par rapport à un grand angle. Prenez un objectif 100-400 mm CANON par exemple, l’ouverture maximale en 400 mm est de F/5,6 ce qui vous obligera à augmenter la sensibilité si jamais les conditions de lumières ne sont pas de très bonne qualité.

Testez votre tolérance au bruit photo ! Voici comment…

Aujourd’hui, les appareils font des progrès très rapides et leurs capacités à monter en ISO sont plus fortes de mois en mois. Actuellement, il est préférable d’avoir un boîtier neuf d’entrée de gamme qu’un boîtier pro d’il y a 8 ans, car la technologie a tellement évoluée rapidement que certains vieux boîtiers ne supportent plus la comparaison…

Je vous encourage à tester vous-même la sensibilité de votre appareil. Vous le mettez sur un trépied et vous attendez le soir, vous vous mettez devant chez vous ou si vous êtes en appartement, devant la fenêtre ou sur le balcon.

Vous vous mettez en mode priorité diaphragme pour garder une exposition uniforme sur toutes les photos et vous prenez un diaphragme entre F/8 et F/11 pour avoir une profondeur de champ suffisante.

Il sera bien de se mettre à une focale la plus large possible, aux alentours de 24 mm ou 35 mm si vous n’avez pas plus large. En APSC, 18 mm par exemple c’est plus ou moins 28 mm en plein format.

Prenez un déclencheur souple pour éviter les secousses quand la pose se fera plus longue sinon, astuce, utilisez le retardateur 2 secondes ou 10 secondes en fonction de ce que vous avez à disposition.

Comment tester sa tolérance à la sensibilité

 

 

Commencez vos photos en RAW si possible, mais sinon, en JPEG ça marchera aussi, il suffira de désactiver le débruitage du boîtier s’il y en a un d’activé.

Au départ, utilisez la sensibilité la plus basse, 100 ou 50 ISO, la pose sera certainement assez longue alors attention. Ensuite, montez de stop en stop, 200 ISO, 400 ISO, 800 ISO, 1600 ISO, 3200 ISO, 6400 ISO, 12800 ISO et ainsi de suite en fonction des capacités de votre APN…

La sensibilité ISO est un des 3 éléments essentiels et nécessaires pour bien maîtriser l'exposition de vos photographies.
Voici la comparaison entre un traitement du bruit numérique avec Lightroom à gauche et avec Topaz DeNoise à b-droite.

Vous videz votre carte sur l’ordinateur et vous corrigez si nécessaire la luminosité et le contraste de l’image sans corriger le bruit surtout. 

Vous regardez vos photos, en voyant à partir de quelle sensibilité le bruit est trop présent pour vous, par exemple 6400 ISO. 

Ensuite, faites une correction du bruit sur votre logiciel si vous en avez un et là encore regardez si à 6400 ISO c’est toujours trop bruité ou trop dégradé malgré la correction du bruit. 

Il sera possible que votre tolérance monte d’un cran, 12800 par exemple ou descende si votre logiciel n’est pas le meilleur en matière de débruitage, comme Lightroom par exemple alors que si vous utilisez Topaz Denoise ou DXO PhotoLab, vous aurez de bien meilleurs résultats. Faites le test. 

Comme ça, dans l’exemple cité plus haut, vous savez que vous n’aimez pas aller au-delà de 6400 ISO, car ce ne sera pas exploitable pour vous.

Personnellement, je sais que sur mon SONY A6000, je ne vais pas au-delà de 6400 ISO et sur mon SONY A7 III, c’est 51200 ISO au maximum.

La sensibilité ISO est un des 3 éléments essentiels et nécessaires pour bien maîtriser l'exposition de vos photographies.
Voici la comparaison entre une photo non traitée avec du bruit numérique à 51200 ISO et son traitement final à droite avec Topaz DeNoise.

À vous de jouer, n’hésitez pas à me faire vos remarques en commentaire, à me poser vos questions si vous en avez, je me ferais un plaisir d’y répondre rapidement.

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