Making of, Annie Leibovitz photographie Keith Richards pour Louis Vuitton, une opération marketing de grande envergure dans le cadre de la série Core Value, réalisée il y a plusieurs années déjà, je ne travaille pas avec du neuf, je sais mais, c’est l’occasion de revenir ensemble sur l’aspect technique de cette prise de vue, réalisée par une pointure de la photo avec comme sujet, une pointure du Rock’roll… 😉

 

La préparation d’une photo avec personnage

Ce que l’on voit dans cette vidéo, c’est que tout est près quand Keith Richards arrive, la lumière est déjà calée, l’ambiance est en place, le stylisme est ok, rien ne manque, on voit là que tout est fait pour ne pas lui faire perdre de temps, qu’il ne s’impatiente pas et qu’une durée très brève de son temps sera accaparée par ce shooting.

Les endroits où il va se poser et ses attitudes, sont déjà prévues, il est bien dirigé, il se laisse guider facilement, ce qui est important pour la bonne marche d’une séance de prise de vues pour un photographe, si les rapports ne sont pas bon, c’est la galère, voire aussi l’impossibilité de faire les images… ;(

 

La technique photo employée

Comme sur la vidéo précédente, avec Sean Connery, Annie Leibovitz utilise une torche Photek, avec un parapluie en réflexion, avec une toile diffusante comme sur ce produit GODOX ici.

Photek

La particularité de cette photo, c’est l’équilibre qu’il y a entre les sources (lampes de chevet et pièce du fond derrière la porte et la torche Photek qui n’ont pas la même balance des blancs). Ce que l’on voit, c’est que nous avons des sources chaudes, les trois lampes, celles à gauche sur les chevets et celle de droite sur la tablette avec le crâne. Ces trois lampes sont orangées comme on peut le voir sur la vidéo, idem pour la lumière derrière la porte.

Ne vous fiez pas à la lumière qui vient de la torche dans la vidéo car c’est la lumière issue de la lampe pilote, qui simule la lumière du flash, elle est aussi avec une ampoule à filament. La solution pour avoir tout le monde avec la même température de couleur, c’est de mettre le flash Photek, plus froid, à la température des autres lampes, en lui mettant une gélatine orange devant le flash, dans le parapluie.

Comme vous pouvez le constater sur l’image finale, on a un parfait équilibre entre les différentes sources, sachant qu’on peut aussi intervenir sur la balance des blancs en postproduction sur les fichiers RAW.

keithvuitton_LouisVuitton

Autre point qui a son importance, la focale utilisée, je pencherai, sous réserve évidemment, pour un 35mm, vu le peu de recul dans la chambre et le champ couvert sur la photo, je suppose qu’elle utilise un zoom, comme le 24-70 mm f2,8 CANON.

Une chose importante, on a vu l’homogénéité entre les balances des blancs, il y a aussi celle entre la différence de puissance du flash et les ampoules. On voit sur la photo que l’on est net partout, il faut fermer un minimum pour assurer la bonne profondeur de champ, ce qui implique de prendre une sensibilité ISO supérieure à 100 ISO, pour augmenter la luminosité des lampes, éviter en même temps une pose longue, incompatible avec la parfaite netteté du personnage, un flash au minimum de sa puissance pour être au diapason des lampes, comme on le voit sur la photo. Il existe une solution pour ne pas à avoir à monter trop la sensibilité ISO, mettre des lampes plus puissantes dans les abat-jour, des 100 W par exemple, il faut juste faire très attention que la lampe ne s’embrase pas à cause de la chaleur beaucoup plus importante que la normale.

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